Coordinatrice du projet INSIDER, Danièle Roudil est aussi Présidente de la Commission d’Etablissement des Méthodes d’Analyse (CETAMA) au Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies alternatives (CEA), à Marcoule (Gard, France).
Est-ce votre premier projet européen de recherche scientifique en tant que coordinatrice ?
Oui, j’ai participé à quelques projets en tant que Work Package (WP) leader ou comme contributrice, mais je ne m’étais pas encore lancée dans une telle aventure.
Qu’est-ce qui vous motive avec INSIDER ?
Ce qui m’intéresse, c’est la coordination et l’animation scientifique. L’implication technique est différente et me permet de valoriser l’expérience que j’ai acquise tout au long de ma carrière, sans oublier la composante relationnelle d’un tel projet. Pour la CETAMA, INSIDER représente aussi une formidable ouverture sur l’Europe, dans le domaine de l’assainissement.
Est-il difficile de coordonner, sur une durée de 4 ans, autant d’expertises différentes et de personnes impliquées ?
En tant que coordinatrice, je ne joue pas un rôle d’expert, mais je suis là pour construire et piloter un projet qui s’appuie sur les compétences de différents WP leaders. Ils sont d’ailleurs très dynamiques, et je suis très contente de travailler avec eux ! Il est vrai que la mise en place du projet représente une charge de travail importante, tout comme le suivi des interfaces entre les différents WPs et tâches. L’enjeu est important, et un énorme travail scientifique et technique nous attend dans les prochaines années. Et puis 4 ans, c’est bien pour mettre en place une validation sur des échantillons radioactifs réels et obtenir une première série de résultats.
Quelles sont, pour vous, les qualités d’un bon coordinateur ?
D’un point de vue relationnel, il faut être à l’écoute, curieux, et avoir un bon esprit de synthèse. Avec 18 partenaires, on se retrouve parfois confronté à des opinions très divergentes, qu’il faut prendre en compte. Une autre qualité essentielle est d’avoir une très forte disponibilité. Côté technique, une bonne vision des programmes de Recherche et Développement, ainsi que du fonctionnement de la Commission Européenne est nécessaire.
En quoi INSIDER est-il novateur et important pour l’Europe ?
La gestion des déchets radioactifs issus d’opérations d’assainissement ou de démantèlement est une problématique majeure pour l’Europe, et l’un des grands enjeux du 21ème siècle. INSIDER apportera des approches méthodologiques nouvelles, alimentant des scenarios différents, et permettant ensuite de les comparer entre eux. Il ne s’agit pas de changer les règlementations en vigueur, mais plutôt de proposer des méthodologies et d’apporter des éléments quantitatifs aux différents organismes de sûreté nucléaire et organisations de gestion des déchets radioactifs, sur lesquels ces derniers pourront s’appuyer à l’avenir.
Est-ce le signe que l’énergie nucléaire s’engage pour les générations futures et le développement de technologies propres ?
En France, depuis les années 60, le nucléaire civil a une approche durable, se préoccupe de recycler, et de minimiser ses déchets et son empreinte environnementale. Avec le projet INSIDER, on continue à s’inscrire dans cette démarche. Le projet se focalise sur la matière contaminée issue de sols ou de sites, en amont des étapes de conditionnement et de stockage des déchets radioactifs. La logique reste toutefois la même : estimer au mieux leur composition pour diminuer de façon raisonnée, et en fonction de nos besoins et de la règlementation en vigueur, la quantité de déchets que l’on va stocker, leur composition, et montrer que certains pourraient être réutilisés dans le cycle nucléaire.
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